Implantée au cœur du Civraisien en Poitou, la commune de La Chapelle-Bâton dispose d’un patrimoine étonnant. Chargé d’histoire, le territoire de la commune témoigne aussi de la vie des hommes et des femmes d’hier à aujourd’hui, à travers son environnement et ses traditions vernaculaires.
Au cœur de la Chapelle-Bâton
La Chapelle-Bâton est une commune de la Région Nouvelle-Aquitaine et du département de la Vienne (86). Forte de 357 habitants*, elle s’étend sur 2 990 hectares situés à proximité de Charroux (6km) et Civray (10km). Son bassin de vie dessine un périmètre incluant bien évidemment les communes avoisinantes avec qui elle partage bien plus que les chemins vicinaux « frontaliers ». Groupement scolaire, entente sportive, etc., la ruralité se vit en Sud-Vienne, en termes de solidarité et de bienveillance.
* Source : recensement de 2017
L’église Saint-Pierre-aux-Liens… et ses secrets
Des origines obscures, des peintures murales classées mais cachées, un clocher non reconstruit font de l’église un objet de curiosité.
L’édifice gothique garde encore ses secrets mais il a sans doute accueilli de nombreux pèlerins et voyageurs de passage, liés aux trajets vers Charroux et dans les grands sanctuaires poitevins voire jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle. L’église a connu une importante restauration extérieure en 2013, supervisée par les Monuments Historiques.
Le clocher de bois, n’a pas été rétabli lors des réparations de la toiture en 1970 et les cloches sont désormais supportées par un campanile érigé à l’aplomb du portail. Deux chapiteaux qui ornaient un précédent portail ont été découvert au dessus de l’entrée actuelle et, à l’intérieur, des fragments de corniche inclus das les murs sud et nord forment un ensemble de preuves qu’une église plus ancienne existait là !
L’église saint-Pierre-aux-Liens possède des peintures murales classées aux monuments historiques en 1913. Caché sous un badigeon de chaux, cet ensemble recèle une suite de peintures qui honorent la Vierge, Sainte-Anne, Sainte-Madeleine, Saint-Antoine, Saint-Blaise et Saint-Michel. Des trésors iconographiques datés de la fin du Moyen-Âge et de la Renaissance qui restent à dégager avec grand soin.
Source : Bulletin n°185 de juin 2016 des Amis du Pays Civraisien – Association de recherches historiques et archéologiques de la région de Civray – ISSN 0990-2104
Autour des lieux dits
La Chapelle-Bâton compte 28 lieux-dits. 28 micros-villages, comme les habitants aiment les appeler, qui composent avec le centre bourg, l’identité capelloise.
Les gouffres de la Chapelle
Dans l’imagerie et la mémoire populaire, les gouffres sont des lieux terrifiants. D’effrayantes choses peuvent en sortir et tout peut y disparaître à jamais. D’ailleurs des grondements sourds se font entendre….
Si les gouffres existants sur la commune sont effectivement des lieux dangereux, c’est moins parce qu’ils abritent de maléfiques créatures qu’à cause du risque d’effondrement et de chute. Ces cavités souterraines ont une origine karstique et se développent dans les sols calcaires, par dissolution ou via les eaux d’infiltration. Trois gouffres sont ainsi répertoriés sur la commune par le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières)
– Le gouffre de Chez Sapin qui collecte les eaux du canal Saint-Martin.
– Le gouffre du chemin du cimetière est un effondrement de taille importante, également sur le circuit du canal.
– Le gouffre du Bazim qui laisse entendre le bruit de l’eau circulant en son fondement.
A noter : Ces gouffres sont situés sur des propriétés et espaces privés ; leur accès est donc totalement interdit et, par ailleurs, dangereux.
Les mares et puits
Dans chaque village lieu-dit, un puit desservait les habitants. Resté en activité jusqu’à l’arrivée de l’eau courante, la plupart de ces puits sont toujours existants.
Quant aux mares, elles permettaient aux animaux de s’abreuver ce qui explique qu’elles soient disséminées sur le territoire communal. Celle de « Pouillac » a longtemps été un lieu de rassemblement et de fête de village, un lieu de vie populaire.
Témoignages et légendes
Le bâton de Saint-Pierre. La première mention du toponymique de La Chapelle-Bâton date de 1383. Le culte du bâton de Saint-Pierre pourrait expliquer le nom de la commune à travers la légende du bâton planté qui aurait reverdi est d’ailleurs, souvent évoquée.
La pierre folle. Ce monolithe situé entre « Chez Vailler » et « Pouillac » témoigne du néolithique et serait un un ancien tumulus détruit. Une légende persistante explique que la nuit, il se déplace…
Au patrimoine immatériel : la gastronomie poitevine
En visitant le Poitou, vous aurez maintes fois la possibilité de déguster un farci poitevin. Une spécialité gastronomique née, autrefois, de la volonté de ne pas gâcher les légumes du potager familial et les restes de viandes. Principalement composé de chou frisé, de légumes verts, on le cuisait à l’époque dans un un torchon, en le faisant bouillir en même temps qu’une potée de salé ou une poule au pot.
Désormais relativement tombés en désuétude, le gigouri et la soupe royoux ! Deux plats typiques des campagnes du Poitou, à une époque où, l’hiver, on « tuait le cochon ». Selon les lieux et les familles, les préparations diffèrent mais on s’accorde à considérer le gigouri comme une mélange d’abats et de couennes de porc, cuit une journée entière dans du vin rouge et le rouyoux comme une soupe à base d’eau de cuisson des boudins.
Quant au patatou, il a le bon gout du gâteau de pommes de terre et de fromage de chèvre, celui des souvenirs d’enfance, aussi…